Comment lutter contre les plantes invasives ?

Le ter­ritoire de Noirmoutier n’est pas épar­gné par la pro­li­fé­ration de plantes venues d’ail­leurs. Au-delà de la seule ques­tion de la bio­di­ver­sité, les nui­sances peu­vent s’é­tendre à de nom­breuses ac­ti­vités hu­maines. La lutte, sur­tout pré­ventive, est l’af­faire de tous.

2 éme cause de perte de biodiversité dans le monde

À l’échelle planétaire, l’introduction d’espèces est la deuxième cause de perte de biodiversité (la première cause est la disparition et le morcellement des milieux). Ce phénomène d’invasion est ancien, mais il s’accélère nettement avec la mondialisation.

Dans les milieux aquatiques
Il s’agit souvent de plantes qui vivaient en aquarium et qui ont été libérées par erreur.

Pour les plantes terrestres, bon nombre d’entre elles se sont tout simplement échappées de nos jardins…

Chaque fois qu’une nouvelle plante parvient à s’installer, c’est en concurrence avec les espèces locales, dont certaines finissent par disparaître. On assiste alors, localement, à un appauvrissement du milieu naturel. Or, la diversité des plantes est garante d’un bon équilibre de notre environnement.

Des conséquences multiples sur notre environnement

  • La modification des milieux de manière plus ou moins irréversible : des zones d’eau libre finissent par être comblées, des formations végétales s’appauvrissent et deviennent uniformes, des milieux naturels perdent leurs qualités, la diversité floristique diminue… ,
  • La gêne pour les activités humaines : quand des plantes font obstacle à l’écoulement des eaux, ce qui augmente les risques d’inondation et limite l’efficacité des ouvrages hydrauliques (barrages…). Les nuisances touchent également la pêche, la chasse, les loisirs nautiques et le tourisme,
  • Des conséquences sur la santé : le cas le plus connu et actuellement le plus problématique est celui de l’Ambroisie, dont le pollen allergisant est devenu un problème de santé publique.

Agir pour lutter contre la prolifération des espèces invasives

  • Ne plus en planter : de nombreuses collectivités dans le Morbihan ont cessé d’utiliser des Baccharis dans les espaces publics et dans les programmes d‘aménagement de lotissements,
  • Les arracher dans vos jardin, avant la floraison, pour la production de graines, ou couper régulièrement les nouvelles pousses à la base pour épuiser la souche,
  • Les tailler avant floraison, pour éviter la production de graines,
  • les remplacer par des essences locales : Tamaris, Atriplex, Elæagnus…,
  • faire passer ces informations à votre entourage : voisins, amis, famille, collègues de travail…

5 espèces de plantes invasives à identifier

Le Baccharis

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Le Baccharis est prioritairement présent sur la côte (marais et dunes en général). C’est un arbuste qui peut atteindre 5 mètres de hauteur. Il produit de petites fleurs et des fruits blancs. Les feuilles sont vert-clair et dentelées. La floraison a lieu de septembre à novembre.

Si on la coupe, cette espèce peut laisser s’échapper jusqu’à un million de graines qui disséminent sur 2 à 3 km et peuvent rester en dormance pendant 5 ans, jusqu’à ce que les conditions leurs soient favorables pour germer. Même quand une souche finit par mourir, le stock de graines dans le sol peut repartir à tout moment. Seul l’arrachage manuel des très jeunes pousses, avec leurs racines, est efficace.

Le dessouchage et l’élimination de la plus grande partie du système racinaire des arbustes les plus développés peuvent aussi être effectués, mais une intervention sur plusieurs années est nécessaire. Une fois arrachés, les Baccharis doivent être brûlés, dans le respect de la réglementation en vigueur, afin d’éviter toute dissémination des graines lors d’un éventuel transport en déchetterie.

 Les Griffes de sorcières

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Les Griffes de sorcière sont des plantes grasses rampantes. Elle pousse dans les terrains les plus caillouteux, pratiquement sans terre. Les dunes sont son milieu de prédilection.

La multiplication est très facile : de simples bouts de tiges posées sur le sol finissent généralement par prendre racine. La croissance est naturellement très rapide, encore accélérée par des conditions favorables (chaleur et eau). Seul le manque de soleil et le froid (– 5 °C) peuvent poser problème. Et même dans ce cas, cette plante est d’une telle vigueur et adaptabilité que les résultats sont loin d’être garantis.

 L’Herbe de la pampa

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C’est une grande plante de 2 à 4 mètres de haut, reconnaissable à ses longs plumeaux blancs d’aspect duveteux. Ses feuilles sont coupantes. Elle produit une grande quantité de graines (environ 10 millions par pied), qui seront le plus souvent disséminées dans un rayon de 25 km. Sa croissance est très rapide puisque la touffe atteint 1 mètre de haut au bout de 2 ans. Les plants doivent être arrachés en prenant soin d’éliminer toutes les racines.

S’ils sont trop gros, seul un tractopelle peut en venir à bout !

 La Renouée du Japon

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Elles colonisent les bords des canaux et les rivières sous forme de massifs épars ou de vastes herbiers impénétrables. Elles s’installent préférentiellement dans des zones remaniées par l’homme et prolifèrent le long des axes routiers, des voies ferrées mais aussi dans les terrains vagues, les forêts et les marais.

Lors de la période automnale (ou hivernale), les grandes renouées se dessèchent et émettent alors de nombreux déchets dans les rivières. Cette importante biomasse rejetée dans la nature peut provoquer des pollutions organiques et dégrader la qualité des eaux servant à l’alimentation humaine. L’accumulation de déchets peut également bloquer l’écoulement des eaux.

La meilleure méthode consiste à arracher manuellement les plantes 2 fois par an, une première fois vers la mi-juin, une deuxième fois début octobre. Mais même en procédant ainsi, le résultat est loin d’être garanti.

Vous pouvez également l’arracher plus fréquemment, par exemple une fois par mois.
Cette méthode se limite plutôt aux petites surfaces et aux populations de plantes peu développées.

La Jussie

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La jussie est une plante à grandes fleurs jaunes. Elle n’a besoin que d’un sol humide et d’une exposition ensoleillée ou de mi-ombre pour se développer très rapidement, doublant sa masse toutes les 2 à 3 semaines.

La jussie peut asphyxier très rapidement un plan d’eau ou une rivière peu profonde : lorsque cette grosse masse de végétation se décompose, à cause du froid par exemple, elle forme des herbiers si denses qu’elle empêche le développement des autres végétaux. Il se crée alors un déficit en oxygène, très néfaste aux autres habitants des lieux. Enfin, l’écoulement de l’eau est ralenti, ce qui piège les sédiments ou matières organiques transportés par l’eau, qui viennent alors combler les fonds. Des activités humaines sont ainsi perturbées : la navigation, l’irrigation, la pêche…

 Pour télécharger le fascicule sur les plantes invasives:

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LIVRET D’INFORMATION INVASIVES

 

SOURCE : CONSEIL DÉPARTEMENTAL DU MORBIHAN